Irene Lopez AbarcaAdopter une posture d'humilité et contribuer au prendre soin en tant que designer à l'hôpital

Irene Lopez Abarca a 27 ans et incarne une nouvelle génération de designers engagés dans le système de santé. D’origine espagnole, elle est aujourd’hui responsable du Lab-io, le laboratoire d’innovation organisationnelle par le design du CHU d’Angers, et cheffe de projets design au GCS HUGO, qui regroupe plusieurs hôpitaux universitaires du Grand Ouest.
Dans cet épisode, elle revient sur son parcours sensible, de ses études de design produit à Madrid à son arrivée en France, en passant par un projet fondateur autour des enfants diabétiques. Elle raconte comment ses expériences à l’ENSCI et au GHU Paris Psychiatrie lui ont donné envie de mettre le design au service du soin.
Irene partage avec justesse les défis de l’innovation à l’hôpital : lenteur administrative, égos, réalité des soins... mais aussi la beauté des démarches collectives. Elle évoque sa méthode au sein du Lab-io : coconstruction, implication des soignants et patients, et volonté d’ancrer une culture de collaboration. Son regard naïf, dit-elle, est une force autant qu’un outil de transformation.
Pour Irene, le rôle du designer n’est pas de sauver l’hôpital, mais d’y contribuer humblement à améliorer le système, à hauteur humaine, en faisant « sa part ».

Photo de Paris

Transcription de l'épisode
Irene Lopez Abarca 00:00Le projet est un simple plateau des consultations où la chef des services, elle dit toujours mais les gens n'arrêtent pas de me dire qu'on est finalement entendus, écoutés. Et je lui dis c'est tellement beau, c'est tellement beau de dédier un espace pour s'exprimer. On peut arriver à des conclusions ou pas, mais on a cet espace dédié pour dire tout ce qui n'évade pas, tout ce qui on pourrait faire et tout ce qui est faissable à faire. Je pense que ça aide beaucoup à la fidélisation et ça aide beaucoup aux gens des ressentir qu'il s'appartient à l'hôpital, que c'est un lieu agréable pour y travailler, qu'ils sont pris en compte, qu'ils sont écoutés et qu'ils peuvent aussi changer des choses.
Aude Nyadanu 00:42Bienvenue chez les Transformateurs à un podcast créé et produit par Lowpital Professionnels de santé, entrepreneurs, designers, auteurs, nous invités en des profils divers, mais la volonté commune d'impulser des dynamiques innovantes au sein de notre système de santé. Écoutez-les parler de leurs projets inspirants et partez à la rencontre du système de santé de demain au travers de leur voie. Je suis Aude Nyadanu, la fondatrice de Lowpital et aujourd'hui je suis à Angers avec Irene Lopez Abarca. Elle est responsable du Lab d'innovation organisationnelle par le design au CHU d'Angers. Et pour la petite histoire, je l'avais rencontrée en 2021. On avait organisé un événement avec l'école de design de Nantes à la Nantes Digital Week et à l'époque elle était encore étudiante. Et j'étais loin de me douter que je la recroiserai deux ans plus tard à un poste aussi prestigieux. J'ai hâte de vous faire découvrir son témoignage. Bonne écoute ! Mais avant de laisser la parole à notre invité, j'aimerais vous parler des formations que nous proposons chez Lowpital. Si vous nous écoutez, c'est sûrement que vous êtes vous-même un Transformateur ou une Transformatrice, ou que vous avez envie de le devenir. Pour vous soutenir dans vos projets innovants, nous avons créé la formation DTS où vous découvrirez toute la boîte à outils du design thinking appliqué à la santé. Mêlant présentiel et vidéo, cours théoriques et coaching de vos projets par notre équipe, cette formation a été pensée spécialement pour les professionnels du secteur médical et médico-social. Rendez-vous sur notre site Lowpital.care onglet formations, pour en savoir plus.
Irene Lopez Abarca 02:36Je m'appelle Irene, je travaille au chez CHU D'angers en tant que responsable du Lab-io c'est un laboratoire d'innovation organisationnel par les Design, et j'ai eu une autre casquette, et de chef des projets Designs, au GCS HUGO. GCS, ça veut dire Groupon des coopérations sanitaires, et HUGO, ça veut dire hôpitaux universitaires du Grand-Ouest. C'est un groupe de 9 hôpitaux où on fait des projets ensemble, et on les teste et on les s'évalue, et on essaie d'établir un peu de bonnes pratiques, des choses qui marchent et des choses qui ne marchent pas.
Aude Nyadanu 03:21Alors souvent, les invités spontanément, ils donnent leur âge au début. Mais pour toi, c'est particulièrement intéressant quand ça, jusqu'à l'âge tu as.
Irene Lopez Abarca 03:27Moi j'ai 27 ans. C'est drôle parce qu'en Espagne on fait normalement quatre ans d'études et en France c'est 3 ans. e suis arrivée au master ayant une âge un peu plus haut que mes camarades et c'était spécial, c'était sympa. J'étais toujours un peu la plus âgée ici en France.
Aude Nyadanu 03:48Mais maintenant, dans le milieu des designers en hôpital, t'es peut-être une des plus jeunes.
Irene Lopez Abarca 03:53Oui, il y a pas mal de jeunes qui sont arrivés, il y a Mathilde au Mans, je sais pas qu'elle est là, mais je pense qu'elle est aussi très jeune, il y a Caroline à Montpellier, Antonin à Bordeaux, il y a une vague des jeunes qui découvrent, ou Antonin on découvre depuis quelques années, mais après il y a la vague des Marie Coirié, Christelle, toutes ces personnes qui ont monté les bases du design hospitalier en France, mais ça marche bien ensemble.
Aude Nyadanu 04:28Oui c'est marrant, ça me rappelle l'époque où moi j'étais à l'APHP et on était l'équipe des petits jeunes quoi. On était au siège, au fond d'un couloir où il y avait que des directeurs d'hôpital qui étaient hyper expérimentés et nous on avait un petit bureau, on avait tous moins de 30 ans et je me rappelle qu'il y avait vraiment des coloriages sur les murs. À la machine à café, on ramenait toujours des gâteaux pour que les gens viennent nous parler. Vraiment on détonnait dans le paysage mais c'est vrai que c'est intéressant, j'ai beaucoup défendu ce que j'appelle le pouvoir de l'ignorance même si je pense que personne n'est ignorant. Mais le fait d'arriver avec un regard un peu nouveau parce que tu ne connais pas trop l'hôpital, je pense que tu as plus d'imagination peut-être pour proposer des choses nouvelles que quand ça fait 30 ans que tu es là et qu'il y a des choses qui te paraissent évidentes, ancrées et que tu penses pas remettre en question donc je trouve ça intéressant en fait aussi d'avoir ces regards. Et alors ce qui est intéressant c'est qu'à 27 ans tu es du coup en fait un peu de directrice de ton département même si aujourd'hui tu es toute seule, peut-être que plus tard vous, ça va être plusieurs, et ton supérieur archi, c'est qui ?
Irene Lopez Abarca 05:35C'est Arnaud Pouillard qui est le directeur général adjoint du CHU d'Angers.
Aude Nyadanu 05:41Je trouve ça très intéressant parce que du coup, ça veut dire qu'en termes de circuit décisionnel, en fait, ça va très vite.
Irene Lopez Abarca 05:47Oui, ça va très vite, mais aussi tout ce qui est conseil, je suis assez naïf à l'hôpital, ça fait à peu près un an et demi, deux ans que je suis à l'Hôpital. Il y a plein de choses que je ne connais pas et ça m'aide beaucoup d'avoir quelqu'un à côté comme lui. Voilà qui, pour moi, il sait plein de choses et il me guide beaucoup sur les choses qui ne sont pas possibles à faire ou parfois des choix stratégiques à faire. Ça facilite beaucoup parce que l'hôpital on le sait c'est un monstre et c'est difficile quand on vient du milieu du design parce qu'en tout cas pour moi je le voyais avec un regard naïf, il y a plein de choses à faire, on peut faire tellement des projets, c'est les soins, c'est l'humain alors que quand on est à l'intérieur c'est complètement différent. C'est aussi les financements, c'est aussi des gens qui ne sont pas contents, c'est aussi une mauvaise organisation, c'est tout ça à prendre en compte. C'est chouette d'être entourée de gens qui ont déjà une base, qui ont déjà une expérience et mais je suis d'accord avec le côté naïf et je pense qu'un côté c'est un truc français, en tout cas c'est que j'ai vécu. En France on donne beaucoup l'opportunité aux jeunes, c'est qui est hyper valorisé pour moi, c'est très spécial comme un truc. Mais de l'autre côté, j'ai déjà entendu cette réflexion de la part de la cheffe de services d'un projet qui me disait Irene on a besoin de ton regard naïf parce que tu connais pas cet espace et du coup tu pourras nous donner plein d'idées, bon finalement c'était eux qui avaient des idées mais c'est intéressant qu'ils nous voient comme une personne avec des potentiels, les jeunes ou les personnes un peu naïf qui arrivent à l'hôpital plutôt que le temps qui vient changer tout. En tout cas c'est mon vécu.
Aude Nyadanu 07:36Après, c'est aussi toi, personnellement, ta manière d'aborder les choses qui fait qu'ils ne te voient pas comme une menace. Selon les personnalités, etc., on ne se connaît pas encore beaucoup, mais là, on vient de faire le tour de l'hôpital ensemble, de discuter, tu es plutôt dans une posture très humble et très à l'écoute. Donc je pense que ton relationnel a joué beaucoup aussi dans cette manière-là de se positionner.
Irene Lopez Abarca 08:01Mais parce que sinon on se trompe, sinon on va rater l'exercice, sinon ça ne marche pas, sinon ils se sentent menacés, sinon ça crée des conflits, ça ne résoudra rien. Moi j'ai un ego comme tout le monde qui a été aussi un peu gonflé comme beaucoup des designers lors des études de design, qui a fallu qu'à un moment je coupe, que je mette de côté, et j'essaie de me mettre dans cette position de dire j'ai pas la réponse et ça ne veut pas dire que les équipes hospitalières, on la réponse, mais on peut avoir les réponses ensemble mais en tout cas ça ne peut pas être moi qui va résoudre l'hôpital, ça ne va pas être moi qu'il va résoudre les problèmes assez gros. C'est jamais une seule personne avec une seule bonne idée, pour moi ça n'existe pas non, mais il m'a fallu un peu du temps, un peu de tristesse, c'est un peu de frustration pour me rendre compte quand j'ai sorti de l'école que mon projet, mon idée, mon truc n'allait sauver ou résoudre la vie de personne. Ça va l'améliorer peut-être, ça va changer quelques trucs, mais c'est très important, Marié Coirié le disait lors de la journée sur le design hospitalier. Un truc très très important à avoir quand t'es design hospitalière c'est l'humilité, parce que sinon ça peut être très frustrant, très douloureus, et aussi ça peut être compliqué de se sentir un peu frustré parce qu'on ne peut pas tout changer, mais en même temps il y a des gens qui ont plein de bons idées et qu'on doit écouter. Qui je suis à venir au plateau d'urologie et de dire "qu'est-ce qu'il faut changer ?", alors qu'il y a un médecin qui consulte depuis 40 ans là-bas, qui a beaucoup plus de choses à dire à dire que moi. Je veux l'écouter, je veux voir qu'est-ce qu'il dit, mon regard naïf ça va être pertinent ou pas, mais on doit travailler ensemble. La naïveté et l'ancienneté, si on peut le dire comme ça, c'est pas incompatible pour moi.
Aude Nyadanu 10:13Donc là, tu as dit pour que pour toi,l'humilité, c'est une des qualités importantes pour pouvoir être un bon designer à l'hôpital. Alors après, je te demanderais ce que c'est qu'un designer à l'hôpital, mais on va rester d'abord sur ce sujet. C'est quoi les autres qualités importantes à tes yeux pour pouvoir aider les acteurs de santé à améliorer leur quotidien ?
Irene Lopez Abarca 10:33Il y a un côté d'acceptation. Accepter, ça ne veut pas dire subir non plus. Mais pour moi, accepter que je suis dans un cadre très spécial, j'ai travaillé par exemple dans une agence de design où ça ne s'est passé pas du tout comme s'est passé à l'hôpital. Les circuits étaient complètement différents. Genre, ça doit passer par certaines personnes, tous les projets, tous les discussions, tous les décisions. Mais ce n'est pas forcément une mauvaise chose. Ça veut dire que les circuits étaient comme ça. Et l'accepter, et travailler avec, et l'utiliser aussi pour travailler des manières différentes et des manières aussi très constructives. Je dirai aussi beaucoup la patience. Ce qui est qu'on peut faire les projets les plus innovants, les plus incroyables du monde, que les soins resteraient toujours la priorité. Pour moi aussi, ça a été important de dire oui mais je vais faire ces projets, il faut que ça s'efface les plus tôt possible. Oui mais les médecins qui doivent prendre la décision que je vais choisir pour continuer avec les projets, il est en train de passer en consultation. C'est plus important et ce n'est pas grave. Voilà, j'ai mis dans cette position de dire finalement que je suis juste une petite pièce. On revient à l'humilité mais... Je suis une pièce de ce monstre. Je fais ce que je peux et ce que je veux. Ça change quelque chose tant mieux. De toute façon je pense que ça changera toujours. Mais même dans l'esprit des gens, même dans la manière de travailler. Et là je suis partie dans tous les sens, je ne sais pas ce que je veux dire.
Aude Nyadanu 12:07Mais non, non, c'était hyper intéressant ! Quand tu dis que je suis une petite pièce, je trouve ça intéressant parce que ça me fait penser au colibri. Je connais la fable du colibri. Non. C'est Pierre Rabi, bon après peu importe, mais en fait c'est un peu l'idée que... Je vais très mal le raconter en plus, mais t'as cette image du colibri qui essaye d'éteindre un incendie. Et en gros, voilà, il y a un incendie. Et lui, tout petit colibri, il va mettre de l'eau dans son bec et il est craché sur l'incendie. Et il va essayer de l'éteindre comme ça. Et en gros, c'est toute la théorie que, en fait, ce colibri, il fait sa part. Et même si lui tout seul, il va pas pouvoir éteindre l'incendie, il a le devoir d'essayer un peu de faire sa part, etc. Donc ça me fait penser un peu à ça ce que tu dis. Et je trouve ça intéressant parce que si on te dit une pièce, j'imagine un engrenage avec plein de pièces dedans. Et en fait, si on en met suffisamment avec des engrenages, tu peux faire bouger des roues, tu peux faire bouger des bateaux, tu peux faire des choses assez grosses, en fait. Et là, tu vois, dans le cas du podcast, ou je sais pas, c'est peut-être ma 45e invité, je ne sais plus combien exactement. Je me dis qu'on a quand même pas mal de pièces. Oui.
Irene Lopez Abarca 13:19Je suis d'accord, tout à fait, tout à fait, et il y a beaucoup de choses qui ont changé. C'est très très belle l'histoire du colibri et ça m'est fait beaucoup penser à un moment un peu des clés que j'ai eu ces dernières mois où j'étais très frustrée parce que je pouvais pas changer tout ce que j'ai voulu à la vitesse dont je voulais. J'ai parlé avec ma mère qui est infirmière, qui a été toujours, toute sa vie infirmière, elle a passé par les urgences, Réa, Néonat, et maintenant elle travaille dans une maison de santé. Et je lui disais, maman, mais je sais pas quoi faire, mais c'est très frustrant, je sens que ça avance pas, que j'arriverai jamais à faire quelque chose qui fait du sens, ça fait pas du sens pour moi à un moment. Et il m'a dit, ah bah je me pose pas cette question, pour moi je suis à l'hôpital et j'ai fait mon truc et ça fait quelque chose dans le son ensemble, mais je suis pas là non plus pour soigner tout le monde, j'y soigne les bébés que j'ai en Néonate et c'est tout, c'est tout. Et c'est pas des questions, elle m'a dit, mais Irene, c'est pas ton rôle de soigner la santé publique, mais j'ai pensé que mon ego avait fait, m'avait fait rentrer dans ce truc et aussi ma formation design de dire, j'ai créé un projet qui va aider les personnes qui sont mal. Non, je fais mon truc comme je peux, comme je veux et ça, oui, ça changera quelque chose, mais voilà, je suis cette petite pièce et je suis là, je suis aussi importante, il faut qu'on soit là, parfois pour motiver les autres, parfois pour faire des choses, mais oui, pour permettre à l'engrenage de continuer.
Aude Nyadanu 15:06C'est assez marrant parce que, moi aussi, ma mère est l'infirmière. J'ai l'impression que c'est genre un point commun de tous les gens qui passent dans ce podcast. Non mais comme quoi. Je trouve ça hyper intéressant parce que je pense que les infirmières, enfin les soignants de manière générale, en particulier les paramédicaux, ont des valeurs communes très fortes qui transmettent à leurs enfants. Et que je retrouve en discutant avec plein de gens sans savoir que leurs parents ont été paramédicaux. Et du coup, ça dit beaucoup aussi de l'hôpital en fait. Je pense de voir à quel point ils sont dans des postures et dans des manières d'aborder les choses qui peuvent être proches et qui en fait, une espèce de puissance cachée, je trouve, tu vois, qui n'est pas assez reconnue et sur laquelle on ne s'appuie pas assez. Et moi, tu vois, je trouve ça intéressant tout à l'heure quand tu me disais aussi, tu me parlais d'une cadre de santé qui avait monté un projet toute seule et quand elle te l'a montrée, elle était surprise que tu trouves ça génial, etc. Je pense qu'il y a vraiment un potentiel qui est énorme, qui n'est pas encore mis au jour et qui aurait un impact dément si on arrivait à tout découvrir et à tout rendre concret. Est-ce que tu en penses toi aussi par rapport à ton rôle ? Parce que tu es à cette place, on parle d'un lab, alors t'es censée imaginer, créer, expérimenter. On imagine peut-être que c'est toi forcément qui va créer des choses, mais comment est-ce que tu peux aussi détecter ou accompagner d'autres personnes à l'hôpital qui créent des choses et qui pourraient avoir besoin de toi ? Comment ça se passe ça ?
Irene Lopez Abarca 16:47Alors, nous, on a imaginé une organisation un peu différente de comment ça s'est passé dans d'autres hôpitaux. En tout cas, moi, je ne connais pas cette manière de faire l'innovation à l'hôpital. Les labs, au CHU D'Angers, ça s'appelle LABIO, l'innovation organisationnelle. D'abord, il y a moi qui suis la cheffe des projets, mais je suis un membre du LABIO. Il y a dix personnes à peu près. Du coup, c'est dix personnes, il y a des médecins, il y a des patients, il y a des familles, voilà, d'autres soignants aussi. Et l'idée, c'est déjà des gens qui sont fortes en proposition et qui vont, on va travailler ensemble pour remonter les problèmes, les problématiques du terrain et faire des projets avec. Et il y a par exemple la chef des services en chirurgie viscérale qui s'appelle Stéphanie Mutti, qui a cette idée de faire un projet sur la pédagogie et dans son service. Il y a cette cadre sup, dont on a parlé tout à l'heure, Sèverine Sausset, qui va faire un outil pour aider au bien-être des cadres de santé. Et tout ça, ça vient de leur quotidien, de leur vécu de tous les jours, et l'idée c'est de confronter ces projets, ces idées, ces problématiques aux autres membres du labio et aux services concernés et proposer des choses. On va être formés, on va former cette équipe dont je viens de parler, pour qu'eux aussi, ils puissent faire des satellites, faire du prototypage, aller rencontrer des gens, faire des entretiens et acculturer petit à petit aux gens de l'hôpital, vous, vous avez des choses à apporter, vous avez des projets, vous avez des problématiques et peut-être que vous pouvez proposer aussi des choses et on vous écoute. Et j'ai fait un projet du plateau, d'un simple plateau des consultations où la cheffe des services, elle me dit toujours, mais les gens n'arrêtent pas de me dire, on est finalement entendus, écoutés. Et j'ai dit c'est tellement beau, c'est tellement beau d'être dédié à un espace pour s'exprimer, on peut arriver à des conclusions ou pas, mais on a cet espace dédié pour dire tout ce qui n'évade pas, tout ce qui on pourrait faire et tout ce qui est faissable à faire. Mais j'ai pensé que ça aide beaucoup à la fidelisation et ça aide beaucoup aux gens de ces sentir qu'ils s'appartiennent à l'hôpital, que c'est un lieu agréable pour y travailler, qu'ils sont pris en compte, qu'ils sont écoutés et qu'ils peuvent aussi changer des choses. On parlait tout à l'heure de fait qu'on ne peut pas parfois on ne peut rien changer alors qu'il y a des exemples simples, des exemples simples qui nous montrent qu'ils ont pu changer beaucoup, beaucoup des choses, peut-être pas tout, mais déjà on peut changer la place et l'accueil dans un plateau des consultations, ça peut changer plein de choses.
Aude Nyadanu 19:48Il somme de petites choses encore une fois.
Irene Lopez Abarca 19:51Mais avec des grosses conséquences, même si à la fin on va voir un accueil qui a changé de position, c'est grâce aux réflexions collectives des beaucoup des personnes pendant beaucoup de temps de qualité que l'on a pris cette décision. Et je pense que ce n'est pas forcément les projets parce que les projets, il aura tout fait par plein de types de personnes toujours à l'hôpital. Mais la manière des faire, on va s'asseoir tous autour d'une table, on va mettre sur la table les patients, on va être créatif, on va tester des choses, on va se tromper. Cette manière de faire, je pense que ça, ça change tout. Et j'ai pas beaucoup d'expérience de coup, je ne peux pas dire, voilà il y a 30 ans ça existait, il existait ça. Et on s'est promené dans les services au CHU d'Angers, on a vu des traits par terre. À un moment, quelqu'un s'a dit, ça a marché, ça marche pour ce CHU, j'aime bien l'idée, on va le mettre partout. Alors que c'est au but de 5 ans, au but de 10 ans, les autocollants par terre, ils se sont enlever par le passage et on n'a pas imaginé que finalement ça ne tiendra pas dans le laiton parce que l'hôpital bouge beaucoup et que ça, c'est pas un changement durable. Alors qu'il y a un changement des tel types collaboratifs, où on s'est mis tous ensemble à discuter sur un seul sujet et on essayait de les résoudre, en prenant en compte la vision de tout le monde, c'est beaucoup plus important et plus durable.
Aude Nyadanu 21:33Tu veux dire le changement d'état d'esprit et de manière de travailler ?
Irene Lopez Abarca 21:36Euh, non, les changements de l'hôpital en général. Les genres des projets d'innovation qu'on peut faire si on travaillait de cette manière-là.
Aude Nyadanu 21:44Oui tu veux dire que ces projets-là vont durer dans le temps, mais moi je me dis en fait je pense aussi que c'est des changements culturels qui peuvent durer dans le temps et que si les gens s'habituent à travailler comme ça, quelles que soient les problématiques qui vont arriver et même si ce qu'ils avaient créé il y a cinq ans n'est plus valable parce que comme tu dis l'hôpital change, cette culture-là elle sera toujours ancrée et seront toujours comment se remettre autour de la table et comment trouver des nouvelles solutions qui seront toujours pertinentes parce que c'est la manière de les créer et finalement qui compte.
Irene Lopez Abarca 22:14Oui, et pour moi c'est la culture d'être prêt à se remettre en question, être prêt à entendre que peut-être que nos idées ne sont pas les meilleures, ou qu'elle ne marchent pas pour tel patient, qu'elles ne marchent pas pour tel administrateur qui fait ce genre de travail. Avoir encore l'humilité d'accepter qu'on n'a pas la réponse finale. Mais c'est pas facile, parce que même dans notre vie quotidienne, en tout cas moi je ne le fait pas tout le temps. J'ai tendance toujours à donner la réponse correcte. C'est intéressant, on met la télé, moi je n'ai pas des télé, mais quand je mets la télé, on n'entend jamais quelqu'un dire, je ne sais pas, je n'ai pas la réponse. Et donc bien sûr qu'à l'hôpital on va prendre une problématique, on va essayer de la résoudre toujours avec la bonne réponse parfaite, durable, infinie. Mais non, non, on va avoir tout cette problématique, on va voir avec plusieurs regards et peut-être qu'on arrivera à la conclusion qu'on n'a pas la réponse et c'est pas grave, mais au moins on aura, je ne sais pas comment le dire, on serait assis autour d'une table ensemble. Peut-être c'est une vision un peu utopique.
Aude Nyadanu 23:29Je pense que c'est tellement important d'être utopique, là, en ce moment. On a tellement besoin de ça.
Irene Lopez Abarca 23:37Oui. Oui, moi je crois aussi beaucoup aux forces des gens. Moi je suis venue en France pour ça. Moi je croyais beaucoup à ce que j'ai fait aujourd'hui et je me pose des questions tous les jours comme toute personne qui n'est pas dans son pays est-ce que je dois rentrer en Espagne, qu'est-ce que j'ai fait là, j'ai pas de famille ici, mais c'est ce travail, c'est cette manière de vivre qui m'intéresse et sur laquelle j'y crois vivement. Donc oui, c'est important pour moi.
Aude Nyadanu 24:12Tu viens de parler justement du fait que tu étais venue en France et que tu avais un peu cette vocation. En tout cas, aujourd'hui tu trouves que tu es à ta place. Est-ce que tu veux me raconter un peu comment tu as attéri ici ? Qu'est-ce qui s'est passé avant ? Oui, on peut commencer par tout simplement, je demande souvent ça. Je trouve ça marrant de demander quand tu étais enfant, tu voulais faire quoi plus tard ?
Irene Lopez Abarca 24:37Je voulais être architecte, je voulais être chirurgien, je voulais être gardien des forêts, j'ai voulu pas mal de choses et designer d'intérieur, surtout pendant beaucoup de temps, architecte d'intérieur, je voulais travailler avec les plantes, mais finalement j'aimais bien construire, j'aimais bien faire des choses par moi-même, toucher la matière, imaginer des choses, j'ai voulu être aussi écrivaine et du coup j'ai décidé, j'étais complètement perdu mais j'ai décidé de faire design produit à Madrid dans une école publique normale et un jour ils nous ont dit il faut designer un sac à dos, vous faites tout ce que vous voulez, un sac à dos, de tout type, et j'ai dit j'aimerais bien faire quelque chose qui porte du sens pour moi, j'ai exploré un peu ce que j'ai pourrais faire en social, ma mère qui est infirmière, mais mon père il travaille dans une association de lutte contre la pauvreté, donc c'est toujours dans l'univers, et du coup je suis tombée sur les diabétiques, sur les personnes avec le diabète, et j'ai vu que les enfants portaient toujours une pompe à insuline qui est connectée à leur corps pendant 24 heures, h24, j'ai dit qu'est-ce qu'ils utilisent pour porter ces pompe à insuline, et je suis allé voir les familles et les enfants qui me disaient oui je peux pas jouer parce qu'il y a les câbles de la pompe à insuline partout, d'accord, moi j'ai honte de montrer ça parce que je dois expliquer à chaque fois qu'est-ce que c'est, et petit à petit j'ai créé un espèce de mascotte qui on pouvait mettre sur le corps de manière différente, avec une partie pour les câbles ou les catheters, je sais pas comment dire en français les câbles de la pompe à insuline dans le sac à dos, et c'était surtout au-delà de la fonctionnalité, c'était ce truc de je veux comprendre ma maladie, je dois vivre avec, comment je fais pour que ça devient un espèce de compagnons, du coup les enfants ils adorent les mascottes, les animaux, pourquoi pas faire un espèce des monstres qui nous accompagne pour créer petit à petit cette idée de ma maladie, elle est avec moi, comme les petits monstres qui me suivent toujours, du coup c'était à la fois cette concept fonctionnel mais aussi cette partie, cette manière d'accepter une maladie, je sais pas si accepter mais en tout cas être accompagné par la maladie qui est formalisée sur forme des monstres, et là je me dis j'adore, j'ai adoré faire ça, j'ai adoré aller voir les patients, j'ai adoré parler avec les familles, je veux faire ça toute ma vie, qu'est ce que je peux faire, comment je peux faire ça, je veux faire ça.
Aude Nyadanu 27:54C'était vraiment ta révélation.
Irene Lopez Abarca 27:56Oui, c'était assez bon voilà.
Aude Nyadanu 27:58T'as plu là-dedans ?
Irene Lopez Abarca 28:00C'était la sensibilité, l'humanité. À un moment, je pense qu'on se pose pas mal la question quand on fait du design : pourquoi créer encore une autre chose, alors qu'il y en a assez dans le monde ? Et pour moi, j'ai cherché l'essence, l'essence à mon travail. Je vais faire quelque chose qui sert à quelque chose qui aide, qui te fait bouger l'âme d'une certaine manière. Et ça, j'ai trouvé beaucoup d'humanité sur ça. Et j'ai vu qu'il est vraiment, c'est qui est offert par les enfants. Il y a quatre trucs, j'ai dit, mais ils n'ont pas le droit de porter des choses chouettes, ils n'ont pas le droit d'avoir quelque chose de beau, juste parce qu'ils sont malades. À partir de ces moments-là, tous les projets que je faisais dans mes études, j'ai juste été sur la santé, sur le social, la santé, les soins en général. Et du coup, j'ai eu l'opportunité d'aller à l'ENSCI, à Paris. Alors que je ne parlais même pas un mot des Français, je ne comprenais rien. Et à l'ENSCI, ils font des projets par thématiques, souvent avec des partenaires assez intéressantes. Je suis arrivée, ils m'ont dit, on a un projet avec les GHU psychiatrie, à Sante-Anne. Avec Marie Coirié. Avec Marie Coirié, qui était ma prof, mais que je ne pouvais pas parler avec elle parce que je ne parlais pas français, mais je comprenais. On était là, on était à l'hôpital, on était à l'intérieur, je ne pouvais pas croire qu'on était à l'intérieur d'un hôpital, on était en train de parler avec des gens et qu'on leur proposait des choses et qu'ils participaient et qu'ils ont fait ce sens ensemble. J'ai trouvé ça incroyable. Et là, une seconde fois, je me dis, je vais faire vraiment ça toute ma vie. En Espagne ça n'existe pas, où est-ce que je peux le faire ? Qu'est-ce qu'il faut que j'apprenne pour devenir ça ? Et j'ai trouvé deux masters. Il y avait un master design santé à San Francisco et un master à Nantes. Donc, j'ai dit Nantes, c'est quand même très proche. J'aime beaucoup la culture française. Je vais aller déménager à Nantes. Et voilà, les masters, ça m'a plu tellement, tellement, tellement. Je me fais aussi ma petite famille française avec des amis que j'apprécie beaucoup. Ce qui n'est parfois pas très facile d'être là. D'être venue que pour le travail. Et au cours des mon master, on a fait un projet avec le GCS HUGO. Et après, je suis restée en tant que stagiaire dans le siège du GCS HUGO qui se trouve à Angers. Et après, après les six mois des stages, j'étais embauchée par le CHU d'Angers et le GCS HUGO. C'est comme ça que j'ai fini.
Aude Nyadanu 30:43Et là, on est dans ton bureau, en face de la porte du DGE. Eh oui !
Irene Lopez Abarca 30:47C'est un peu folle comme histoire. Oui, oui, je ne m'aurais jamais attendue à ça, quand j'étais dans les couloirs de Sainte-Anne, en train de voir des patients partout, dans les jardins, je ne sais pas, j'avais l'impression un peu de vivre un rêve et encore plus quand j'ai travaillé ici, mais j'ai toujours voulu faire ça. Et pour moi, ça porte beaucoup beaucoup d'essence. Tous les jours, j'adore être à l'hôpital physiquement et pour moi, c'est un lieu hyper symbolique. C'est là où la plupart des nous, on est nés et la plupart des nous, on va mourir. C'est un lieu hyper puissante dans ces sens-là. Et j'ai trouvé tous les jours de mon travail, plein de défis tous les jours, avec plein de choses à apprendre, avec plein de choses à découvrir, plein de métiers, plein de manières différentes de faire des projets. Et ça, c'est l'hôpital qui m'aide.
Aude Nyadanu 31:52Ce que tu viens de dire sur le fait qu'on nait et qu'on meurt à l'hôpital, ça me fait penser à une citation que j'adore, que j'adore tellement, que j'ai mis sur toutes mes cartes de voeux de l'année dernière. Je sais pas si tu connais Baptiste Beaulieu, qui est un médecin et écrivain, je suis une immense fan et j'essaye de l'avoir dans le podcast, mais je pense qu'il a vraiment mieux à faire que de me parler, parce qu'il est en plus écrivain à succès. Mais dans un de ces livres qui s'appellent « Alors voilà, les milles et une vie des urgences », qu'il a écrit quand il était interne, à un moment il dit, il parle des soignants et il dit « Tous les jours, toutes les nuits sont là, ils soignent, ils sont ceux qui gardent le monde ». Moi je la trouve magnifique cette citation, ils sont ceux qui gardent le monde et en fait tu te dis c'est ici qu'on garde le monde et il faut qu'on se batte pour qu'on continue à le faire et que déjà ceux qui le font, ils puissent le faire dans une bonne condition parce que quand même on les remercie. Oui, tout à fait. Donc finalement tu as une place importante aussi, on aide à garder le monde d'une certaine manière. Oui, moi j'ai fait ce que je peux. On le fait avec notre petite pièce comme tu le disais tout à l'heure, mais…
Irene Lopez Abarca 33:05Oui, tout à l'heure on parlait de la puissance des soignants et moi j'ai jamais oublié le jour où le Covid commençait à Madrid et j'habitais chez ma mère, mes parents sont divorcés, ils ont divorcé et il y a beaucoup de temps, et ma mère est rentrée un jour à la maison et nous a dit, il y a un truc qui s'appelle le Covid, apparemment c'est le bordel aux urgences, je veux que tu partes avec ton père à la montagne, moi je reste à la maison parce que je vais m'offrir comme pour être à la première ligne, c'est mon travail, c'est ça que je dois faire, je n'ai pas peur de mourir et de me disais, alors que j'avais la tête, tu peux t'imaginer genre qu'est-ce qu'elle raconte, bah part avec moi, le kit, ton travail, mais il était tellement convaincu que c'était qu'il devrait être là, qu'il devrait aider d'une certaine manière et il avait ça dans les cœurs et j'ai admires beaucoup tous les soignants, tous les services, c'est éprouvant, bah j'imagine, je sais pas mais j'imagine que c'est éprouvant tous les jours et si on plus de ça, je leur demande de faire un atelier avec moi, je suis très, je remercie beaucoup, beaucoup, beaucoup, mais oui, ils sont beaucoup des pouvoirs personnels.
Aude Nyadanu 34:31Alors, dans tout ce que t'as dit jusque-là, tes valeurs transparaissent déjà très fort, mais j'aime bien demander aux invités qu'elle est leur devise. Est-ce que t'en es une toi ? Est-ce qu'il y a une phrase que t'as dans la tête qui te motive ou qui t'aide à y croire ?
Irene Lopez Abarca 34:47Oui. Alors, c'est une phrase que je ne sais pas comment traduire en français. C'est une phrase que j'ai sur mon ordinateur qui, je ne sais pas où je l'ai lu mais je l'ai trop aimée : El cuidado, e no la curation. Ça veut dire, on prend soin, mais on ne soigne pas.
Aude Nyadanu 35:16C'est le "care" pluôt que le "cure".
Irene Lopez Abarca 35:18Oui, oui, c'est ça. Et j'ai beaucoup aimé parce que ça me rappelle que je ne peux pas soigner quelqu'un mais je peux apporter quelque chose et si je peux améliorer quelque chose, je suis là.
Aude Nyadanu 35:33Il faut qu'on explique peut-être un peu plus, parce que même Care et Cure, ça ne parle pas à tout le monde, mais dans le Care, il y a l'idée de prendre soin. Et du coup, ça englobe plein de choses, finalement, quand on prend soin de quelqu'un, on prend soin de quelque chose. Et donc, quand on parle du Care, Clémence Montagne, on a très bien parlé dans son épisode, mais on inclut dedans évidemment la santé, mais aussi le social et l'éducation, et tout ce qui fait qu'on prend soin, finalement, les uns des autres. Et dans le Cure, on est vraiment dans le sanitaire, c'est-à-dire dans le geste médical, dans soigner les corps. Soigner le corps, oui, voilà, c'est ça, en fait. Oui. T'as peut-être un écart entre prendre soin et réparer le corps, on va dire, pour être vraiment sur de la technicité, quoi.
Irene Lopez Abarca 36:21Oui, c'est compliqué en français parce qu'il n'y a pas un mot pour ça, il a coeur mais en anglais, mais en espagnol voilà, j'ai... il y en a.
Aude Nyadanu 36:30Et en français, ça porte vraiment à confusion parce que quand on parle des soins, aujourd'hui, un soin, c'est un acte, et donc c'est vraiment un geste technique. Oui. Enfin, en tout cas, on le voit beaucoup comme ça, quand on va dire, bah, tu vois, la direction des soins, c'est la direction des gens qui prodiguent des soins dans le sens vraiment des actes techniques, quoi. Oui. Et je pense que, en vrai, le fait que ce n'est pas ce mot en français, c'est très inventé, je ne sais pas, on a un vrai problème, ou justement en France, et bon, je pense que ce n'est pas qu'en France, mais on se concentre énormément sur le cure, et on parle de la santé en visualise tout de suite un hôpital. La santé, c'est soigner les gens qui sont déjà malades, etc., on a quand même vraiment un sujet de réussir à s'écarter un peu de cette vision-là pour dire, en fait, on peut prendre soin des gens qui vont bien pour qu'ils restent en bonne santé, comme un peu dans les préceptes de la médecine chinoise, etc., et il y a un vrai sujet quand même de réussir à faire ce shift vers un soin qui est global, quand tu dis, on prend soin les uns des autres, on n'attend pas d'être en l'article de la mort, quoi.
Irene Lopez Abarca 37:44Oui, tout à fait, tout à fait. Oui, il y a reste beaucoup de choses à faire.
Aude Nyadanu 37:49Oh oui.
Irene Lopez Abarca 37:51Mais c'est bien, ça donne envie de le faire.
Aude Nyadanu 37:52C'est ça la bonne nouvelle, c'est qu'on va jamais s'ennuyer, toi comme moi, je pense. Bon, je te remercie vraiment beaucoup pour tout ce que tu as partagé, parce que moi, ça m'inspire énormément, vraiment sincèrement, ta force tranquille et tes convictions et ton humilité, je trouve, sont très, très inspirants et ça fera beaucoup de bien aussi à nos auditeurs auditrices de t'entendre. Et ma dernière question, comme toujours, ça va être de te demander de me citer des transformateurs, transformatrices que tu connais et que tu aimerais que j'invite. Alors, on a déjà cité Marie Coirié, évidemment, qui est déjà dans le podcast, dans les premiers épisodes. Je crois que c'est le dixième, si j'ai bonne mémoire. On a cité ma maman, que j'ai interjouée, qui doit être l'épisode 19, je dirais, un truc comme ça. C'était Noël 2021, ça remonte. Et on a cité Clémence Montagne, que tu as eu comme prof et qui est dans les épisodes 40, quelque chose. Mais t'as peut-être d'autres personnes à me suggérer.
Irene Lopez Abarca 38:58Oui, tout d'abord, je te remercie aussi pour ton travail, c'est très, c'est très important et je connais personne d'autre qui fait ça et je trouve ça très valorisant. Un jour, j'aimerais bien amener tout ce que j'ai appris ici en Espagne et ça va faire partie de ma valise et ben moi, je dirais, il y a plein de personnes. J'ai déjà tous les designers qui font partie du réseau de design hospitalier. Il y a Simon Bouchard, des mon master qui pourra porter plein de choses avec plein d'expériences. Il y a les trois personnes qui ont fait un projet très important pour moi au chez CHU D'Angers qui sont Stéphanie Mutti, chef des service et Laurence, cadre des santé et Séverine Sausset, cadre supe qui faisait les projets sur le bien-être des cadres. Il y a aussi Francesca Paul Antoni qui est chef des projets au GCS HUGO qui a une vision très pédagogique du monde. J'aurai une liste à partager, mais peut-être toi aussi.
Aude Nyadanu 40:07Ouais, on me le dit des fois, mais c'est moi qui interviewe.
Irene Lopez Abarca 40:11D'ailleurs, il faudra t'interroger.
Aude Nyadanu 40:12Je finirai peut être par le faire, parce que tu n'es pas la première à me le dire. En tout cas, je refais un dernier petit clin d'avis à Clémence parce que c'est aussi quand même grâce à elle qu'on s'est rencontrés il y a longtemps en fait finalement. Et il y a 3 ans. Parce qu'on était venus avec l'équipe Lowpital à la Nantes Digital Week et t'avais participé à cette journée. Tu me disais tout à l'heure moi-même, j'avais oublié que j'avais présenté un projet sur les femes migrantes qui était issu d'un créathon Lowpital. C'est assez rigolo parce que finalement dans cette petite niche qui est l'innovation en santé, on se croise et on se recroise. Et ce jour-là, je ne me doutais pas que je t'interviewerai deux ans plus tard et que tu serais is en train de faire des projets d'ampleur au CHU d'Angers. Donc ça fait hyper plaisir en tout cas.
Irene Lopez Abarca 41:05C'est pour ça que je suis très content d'être ici, merci beaucoup de m'avoir invité.
Aude Nyadanu 41:14C'est toi qui m'a invitée, là je suis chez toi ! Je te remercie de m'avoir reçu ici, de m'avoir fait visiter un petit peu le CHU d'Angers. Et je ne doute pas en tout cas que je vais pouvoir suivre, avec attention, les projets que tu pourras mener. Et je me disais d'ailleurs qu'il faudrait que de temps en temps, je refasses des interviews des mêmes personnes. Tu sais, deux, trois ans plus tard pour voir l'évolution. Parce que c'est intéressant aussi. Parce que forcément, si tu es dans cet état d'esprit-là, tu continues à créer des choses et à évoluer. Donc on peut se donner RDV dans deux ans pour refaire un épisode. Ça marche. Il faudra secroiser entre temps. Il faut croiser entre temps. Merci beaucoup Irene.
Aude Nyadanu 41:55Merci d'avoir écouté cet épisode. Peut-être qu'il a résonné avec vos convictions ou vous a donné des ailes pour concrétiser vos idées. En tout cas, vous n'êtes pas seuls. Nous sommes des centaines à vouloir transformer notre système de santé. Et nous avons créé un espace en ligne pour échanger et pour nous entraider. Pour nous rejoindre, rendez-vous sur notre site Lowpital rubrique communauté. Et pour nous aider à faire connaître les podcasts, parlez-en autour de vous, mettez-nous cinq étoiles et abonnez-vous sur les plateformes de votre choix. Ça nous aiderait énormément. Merci et à bientôt pour le prochain épisode.